AAP'2024 Projet AbSynth*
Contexte : Le rendu expressif est la branche de la synthèse d’images [1] qui s’intéresse aux techniques infographiques permettant de générer des images expressives, généralement à partir de données 3D ou de sources 2D. L’expressivité de l’image fait aussi bien référence à l’utilisation de styles graphiques reproduisant une démarche artistique, ou purement fonctionnelle, qu’à l’application de traitements modifiant l’abstraction véhiculée par l’image produite. L'image est ainsi appréciée comme vecteur de communication [2] qui véhicule l’information et/ou l’émotion, reflétant le « quoi » – ou encore l'abstraction dans l'image – sous une forme qui, elle, reflète le « comment » – ou le style.
Résumé :
AbSynth vise à aborder le rendu expressif, d’une part, avec
une perspective fondée sur un processus d’abstraction menant à
des degrés de figuration du vide, et, d’autre part, en
exploitant l’expression fluidifiée du mouvement perçu pour
synthétiser la scène observée ou modélisée.
Le concept de « non peint » est central dans notre approche,
il compose le paysage et donne la place des éléments
ostensiblement présents dans la scène. Aussi, il préfigure le
vide qui incarne les constituants caractérisés par une
« absence de forme », comme l’est évidemment Le vide mais
aussi tout ce qui serait considéré « fluide » à une échelle
donnée : air / vent, nuages / fumées, eau, etc. Ainsi, pour
pouvoir correctement caractériser ces vides, nous proposons de
porter une attention particulière au mouvement et à la manière
avec laquelle « il a été perçu » (ou, dans le cas d’une scène
3D conçu/élaboré).
Concernant l’exécution du rendu, nous proposons de maintenir
un point de vue dirigé par le mouvement, ce dernier étant
persistant quelque soit la scène, a minima provoqué par
l’action de « rendre », que le medium soit fluide ou non.
Évidemment, il ne s’agit pas de minimiser la place de la
lumière ni même son traitement (perception/interprétation),
mais plutôt de transférer son exploitation au sein du
processus de rendu pour en faire l’expression tangible du
mouvement. À ce stade, il est important de préciser l’ensemble
de notre processus est nécessairement déroulé dans le temps,
l’image produite étant qu’une expression ponctuelle du
rendu. Ainsi, en produisant des séquences d’images, de la
cohérence temporelle [3] à l’incohérence temporelle, le choix
sera assumé.
Démarrage du projet (avril 2024) : Dans cette première phase, il s’agira de travailler à partir de plans fixes produisant des séquences vidéos stables de paysages ; on pourra par exemple réaliser des captations Haute-Résolution de paysages marins, le long de la Seine impressionniste ou encore à Giverny. L’objectif est d’identifier et d’exploiter les éléments de perception qui seraient à l’origine de certains rendus qu’on retrouve dans des peintures romantiques ou impressionnistes. Nous envisageons d’exploiter des modèles de suivi de flux déjà proposés (comme dans [4] ou [5]) mais transposés et appliqués à un moteur temps-réel de mécanique des fluides développé au sein de nos formation. Notre approche est active et devra être calquée sur celle du peintre traduisant sa perception du paysage en matière et mouvement.
Bibliographie :
[1] Bruce Gooch et Amy Gooch. Non-Photorealistc Rendering. A K
Peters/CRC Press, 2001.
[2] Joëlle Thollot. Le rendu expressif, un ensemble d'outils
et techniques pour la communication visuelle. Habilitation à
diriger les recherches, Institut National Polytechnique de
Grenoble, 2008.
[3] Pierre Bénard, Adrien Bousseau, Joëlle
Thollot. State-of-the-Art Report on Temporal Coherence for
Stylized Animations. Computer Graphics Forum, Volume 30,
Number 8, page 2367-2386 – 2011.
[4] Adrien Bousseau, Fabrice Neyret, Joëlle Thollot, David
Salesin. Video Watercolorization using Bidirectional Texture
Advection. ACM Transactions on Graphics, 2007.
[5] A. Platkevič, C. Curtis, D. Sýkora. Fluidymation:
Stylizing Animations Using Natural Dynamics of Artistic
Media. CGF 2021.
Contact : Farès Belhadj
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